A ce jour, les scientifiques ont recensé 230.000 espèces animales et végétales dans tous les océans ; or, les spécialistes considèrent que plus d’un million d’espèces multicellulaires vivent en milieu océanique. Les milieux marins sont très variés et ils abritent une très grande quantité d’espèces animales et végétales : poissons, mammifères, mollusques, plancton, etc.
Certains milieux recèlent de véritables richesses ; il en est ainsi des récifs coralliens : 500 millions de personnes dans le monde en tirent leur subsistance, de façon directe ou indirecte : pêche, aquaculture, tourisme. Une multitude d’espèces, à la base des chaînes alimentaires marines, se reproduisent, s’abritent et se nourrissent sur les récifs. Les industries pharmaceutique, chimique, cosmétologique en vivent. Les récifs constituent aussi des barrières de protection contre les vagues ou les tsunamis, en absorbant 70 à 90% de la force des vagues.
Cette biodiversité est menacée par les rejets dans l’océan de grandes quantités de déchets et de polluants, dont la plus grande part provient des activités terrestres. La pollution est transportée par les courants marins et peut avoir des impacts loin de leur source d’émission. Les effets sur la santé sont réels, par exemple au travers de la contamination des eaux côtières : 250 millions de cas cliniques sont provoqués par des baignades en eau contaminée (gastro-entérites et problèmes respiratoires).
Depuis le début des années 1990, les prises totales d’espèces sauvages de poisson stagnent autour de 85 millions de tonnes. De fait, 80% des stocks de poisson sont exploités à leur maximum ou surexploités. Le déclin des stocks de poissons dans l’hémisphère nord a contraint les flottes de pêche industrielles à trouver de nouvelles zones de pêche, dans l’hémisphère sud par exemple. De nombreux pays en développement ont vendu des droits de pêche, cela au détriment souvent de la pêche artisanale qui fait pourtant vivre une population très importante. Selon la FAO, en 2006, 43,5 millions de personnes se livraient directement à la production de poissons et 4 millions de façon occasionnelle.
Le poisson assure à plus de 2,9 milliards de personnes au moins 15% de leur apport en protéines animales. Et pour les familles de pêcheurs artisanaux dans les pays pauvres, les produits de la mer sont souvent l’unique source de protéines. La pêche industrielle épuise les ressources et prive de moyens d’existence une population nombreuse. De plus, certaines techniques de pêche détruisent des écosystèmes. L’aquaculture n’est qu’une réponse partielle à la stagnation des prises sauvages. Elle engendre un ensemble de problèmes : utilisation abusive d’espèces sauvages pour nourrir les espèces d’élevage, pollution due à la concentration d’un grand nombre de poissons dans un faible espace, invasion biologique.
L’océan dispose d’immenses réserves d’énergie. Pétrole et gaz sont exploités à des profondeurs de plus en plus grandes, ce qui entraîne parfois des pollutions comme celle le Golfe du Mexique, en 2010. Les fonds océaniques recèlent de fabuleux gisements en hydrate de méthane, mais leur exploitation comporterait des risques pour l’équilibre océanique et climatique, le méthane étant un puissant gaz à effet de serre.
L’océan est également une source d’énergie renouvelable. La biomasse marine présente un fort potentiel, de même que les énergies marémotrice et éolienne, l’énergie des vagues et des courants. Cependant, l’exploitation de ces sources d’énergie nécessite encore de nombreuses recherches ; elle requiert aussi des investissements importants.
L’océan recèle aussi de nombreux métaux et minéraux précieux. L’extraction des nodules polymétalliques, qui reposent entre 4000 et 6000 m de fond, n’est cependant pas rentable actuellement.
L’océan est la principale voie de communication pour les marchandises : plus de 90% du transport international de marchandises s’effectue par voie maritime. Le secteur du transport maritime est d’une grande importance ; c’est un grand pourvoyeur d’emplois.
Une autre activité économique, directement liée au milieu marin, est le tourisme balnéaire. Il bénéficie de la croissance de l’activité touristique globale et de la diversification des destinations. Pour de nombreux pays en développement, le tourisme balnéaire est une source de devises et d’emplois. Il faut néanmoins veiller à réduire les impacts négatifs sur l’environnement et sur les cultures locales.
Les zones côtières abritent des écosystèmes particulièrement riches tels, que les mangroves ou les récifs coralliens. En plus de cet aspect, les côtes représentent une richesse sur le plan économique : pêche, tourisme, activités portuaires… Dans ces zones côtières vivent près de la moitié des habitants du monde. Or, ces zones sont menacées non seulement par les infrastructures industrielles et touristiques et les habitations qui y sont construites, mais aussi par les activités humaines de la côte et de l’intérieur des terres : agriculture, pêche, industrie, barrages… La pollution qui en découle contribue à une altération des écosystèmes marins et à une perte de la biodiversité. En effet, les récifs sont détruits ou détériorés par la pêche et les activités touristiques, des marais sont asséchés, les stocks de poisson sont surexploités… Ces dégradations produisent elles-mêmes des effets économiques et sociaux : chômage, baisse de revenus…
Une des stratégies de la GIZC (Gestion Intégrée des Zones Côtières) vise à une approche intégrée : il s’agit de coordonner toutes les activités des zones côtières, pour le secteur public et pour le secteur privé, en s’appuyant sur des accords ente les différents partenaires pour une gestion satisfaisante des ressources.
La Convention des Nations Unies sur le Droit de la Mer, adoptée en 1982, définit les limites de la juridiction des Etats sur l’océan ainsi qu’un ensemble d’autres questions telles que la navigation, la protection de l’environnement marin ou bien encore le règlement des conflits. La ratification de cette convention a renforcé l’idée que les océans sont un patrimoine commun de l’humanité. Elle sous-entend la nécessité de prendre en compte plusieurs éléments. Tout d’abord, une gestion intégrée des zones côtières. Ensuite, la définition de ce que devrait être la gouvernance mondiale des océans en lien avec une gestion efficace des Grands Ecosystèmes Marins. Et aussi, la définition d’une réglementation pour les hautes mers, afin de prévenir l’exploitation non durable des ressources au bénéfice des seuls pays qui ont la capacité d’exploiter celles-ci.
Seulement 0,5 % de la surface des océans fait l’objet d’une protection par le biais des Aires Marines Protégées. Une politique de création d’AMP mérite d’être encouragée car ces espaces contribuent au bon fonctionnement des écosystèmes et donc à la régénération de la biodiversité et des ressources vivantes. Le but est de préserver l’environnement, tout en améliorant, à long terme, la production de nourriture, et en stimulant l’économie locale.